Histoire

Pendant la deuxième conférence internationale réunissant des ONG travaillant sur les questions du sida qui s’est tenue à Paris en 1990, un groupe de militantEs pour les droits des travailleurSEs du sexe participant à divers projets sur le travail du sexe dans le monde ont entrepris la création d’un réseau. Deux ans plus tard, pendant la Conférence internationale sur le sida de 1992 qui se tenait à Amsterdam, le NSWP, une alliance entre des militantEs pour les droits des travailleurSEs du sexe et divers projets sur le travail du sexe, a vu le jour.

Au fil des années le NSWP a organisé, en partenariat avec d’autres organisations, diverses activités ; il a permis d’influer sur les politiques, de mettre en place un leadeurship chez les travailleurSEs du sexe et de faciliter le développement de réseaux régionaux et nationaux de travailleurSEs du sexe ainsi que de projets relatifs au travail du sexe. Le NSWP s’est opposé à la stigmatisation du travail du sexe et a milité pour que les droits des travailleurSEs du sexe soient reconnus et pour que les choses changent.

Il est remarquable que la participation du NSWP à la lutte mondiale contre l’épidémie du VIH/sida ait grandement contribué à ce que les expressions « travailleurSEs du sexe » et « travail du sexe » soient utilisées au lieu de « prostituéEs » et « prostitution ». Au-delà du simple politiquement correct, ces nouveaux termes ont permis que l’activité du travail du sexe soit perçue par la communauté internationale comme s’inscrivant dans le cadre des droits du travail. C’est une perspective qui apporte des solutions à de nombreux problèmes que rencontrent les travailleurSEs du sexe.

Le travail de plaidoyer du NSWP a permis que des travailleurSEs du sexe femmes, hommes et transgenres défendent leurs propres droits auprès de forums internationaux tels que des conférences internationales et régionales sur le sida, la quatrième Conférence mondiale sur les femmes à Beijing en 1995, la réunion extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies, le Conseil sur la coordination des programmes de l’ONUSIDA ainsi que pendant les consultations du Fonds mondial.

Le NSWP a fait campagne – avec succès – pour que la convention de l’ONU contre la traite des êtres humains (Convention de Palerme) inclue dans sa définition de la traite des êtres humains les notions de coercition et d’usage de la force.

Le NSWP, avec l’aide de ses réseaux régionaux, est parvenu à convaincre l’ONUSIDA de réexaminer ses recommandations de 2007 sur le VIH et le travail du sexe.

À la suite d’une analyse organisationnelle qui a pris fin en 2007 et recommandait que le NSWP formalise la structure de la procédure de ses adhésions, le NSWP est devenu un réseau d’organisations et de réseaux dirigés par des travailleurSEs du sexe (plutôt qu’un réseau composé d’individus) ayant une structure de gouvernance régionale et un secrétariat mondial. Le Réseau mondial des projets sur le travail du sexe (NSWP) est devenu, en octobre 2008, une société privée à but non lucratif et à responsabilité limitée dont les bureaux se trouvent à Édimbourg en Écosse, au Royaume-Uni.