Impact du COVID-19 – Etats Unis

Les Etats Unis ont annoncé cette semaine qu’ils ont dépassé le 1 million de cas enregistrés de COVID-19, et presque 61,000 morts. Malgré ces sombres étapes, le pays a été divisé entre ceux impatients de revenir à leurs habitudes et ceux qui souhaitent que le confinement reste en vigueur. Laissés en dehors de ce débat sont les travailleurSEs du sexe qui n’ont pas d’autre choix que de continuer à travailler à cause de leur exclusion de toute aide gouvernementale.

Coyote RI (Call Off Your Old Tired Ethics) – un groupe de travailleurSEs du sexe, d’ancienNEs travailleurSEs du sexe et d’alliés dans le Rhode Island, qui plaident pour des politiques qui promeuvent la santé et la sécurité des personnes impliquées dans le travail du sexe – a rapporté leurs expériences de cette crise aux Etats Unis dans notre enquête d’impact du COVID-19.

“Ici au Rhode Island, nous avons des centaines de danseuses et de travailleurSEs dans des saunas sans travail, car l’état oblige tous les établissements non-essentiels à fermer. Nous avons aussi des centaines d’escortes, qui ont arrêté de travailler pour se protéger, cependant beaucoup ont continué de prendre des clients parce qu’elles ne peuvent pas se permettre d’arrêter de travailler.”

Cette pression pour travailler a été aggravée par le manque d’accès aux fonds d’urgence.

“Aux Etats Unis toutE travailleurSE du sexe qui ne remplit pas sa feuille d’imposition, c’est à dire la majorité d’entre elles, n’est pas éligible à une aide pour le chômage ou tout autre aide fédérale.”

Coyote RI a signalé que la loi des Etats Unis interdit activement toute personne impliquée dans l’industrie du sexe de recevoir toute aide fédérale pour financer un désastre. Le sauvetage des petites entreprises exclut ouvertement les travailleurSEs du sexe de recevoir toute aide financière pour faire face à un désastre.

Les travailleurSEs du sexe sans papiers font face à une plus grande exclusion car elles ne sont pas éligibles à des fonds d’urgence et ne peuvent pas accéder à des soins de santé gratuits.

“Seuls les citoyens des Etats Unis peuvent demander des soins de santé gratuits. En dehors de l’entraide Communautaire, les travailleurSEs sans papiers ne peuvent obtenir aucune aide de la part du gouvernement.”

Le Contrôle de l’Immigration et des Douanes (ICE) continue de performer des raids dans les logements, utilisant l’actuelle crise comme moyen d’entrer dans les propriétés.

“ICE continue de rassembler des personnes pour les détenir et les expulser, encore la semaine passée des agents ICE ont prétendu être des médecins professionnels pour que des gens leur ouvrent la porte lorsqu’ils frappent à leur porte.”

Les travailleurSEs du sexe font face à une exclusion ciblée des fonds d’urgence et sont forcées entre la décision de gagner de l’argent pour survivre ou de protéger leur propre santé. Cette décision est rendue particulièrement difficile pour les travailleurSEs du sexe âgées ou les travailleurSEs du sexe avec des conditions médicales.

“Bien sûr, toutes les travailleurSEs du sexe qui ont plus de 50 ans ou qui ont des conditions médicales ne vont probablement pas survivre au virus si elles sont contaminées. Fermer les établissements de stip clubs et les saunas, tandis que les gouvernements d’état et fédéral les privent de toute assistance est la norme aux Etats Unis, qui sont connus pour créer des lois et des politiques volontairement nocives pour les travailleurSEs du sexe.”

Afin de contourner ces couches complexes de discrimination et d’exclusion, Coyote RI a établi un fonds pour les travailleurSEs du sexe du Rhode Island faisant l’expérience de difficultés pendant le COVID-19. A ce jour, ils ont traité 50 demandes, et fourni 200 aides pour les loyers, payant plus de $10,000. Ils ont aussi mis en place une plateforme de financement pour aider plus de travailleurSEs du sexe, et ont créé une guide de ressources COVID-19, qui contient de l’information sur la réduction des risques liés au COVID-19, de l’information pour travailler en ligne, et de l’information pour les alliés.

Enfin, Coyote RI croit que la législation et en particulier la décriminalisation sont les moyens par lesquels le gouvernement des Etats Unis peut commencer à aider les travailleurSEs du sexe pendant la pandémie du COVID-19.

“Nous avons besoin d’abroger la loi qui interdit aux ‘personnes impliquées dans l’industrie du sexe d’obtenir les fonds d’aide aux désastres. Nous avons besoin d’une législation fédérale contre la discrimination, qui interdirait la discrimination contre les travailleurSEs du sexe dans l’accès au logement, à la garde des enfants, à l’emploi, et nous avons besoin d’une législation contre les crimes de haine. Nous avons besoin d’une protection égale devant la loi, pour inclure les droits du travail et la décriminalisation de tous les adultes consentants impliqués dans l’industrie du sexe. Nous avons aussi besoin que notre gouvernement finance les organisations de travailleurSEs du sexe et permette à ces organisations de fournir des services aux travailleurSEs du sexe.”

Lisez comment la pandémie mondiale affecte les travailleurSEs du sexe au Bangladesh, Macédoine du Nord, et au Sénégal, ou restez informés avec tous nos rapports sur le COVID-19 ainsi que les ressources accessibles sur notre page dédiée au COVID-19.