
Association Solidarite, based in Benin, consists exclusively of female, male, and transgender sex workers and women who use drugs. Their mission is to promote peace and solidarity between their members and to reinforce their capacity to act individually as well as collectively.
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Parlez-nous de votre organisation
Solidarité est l’association nationale des professionnelles du sexe basée au Bénin. Elle composée 100% des professionnels du sexe femmes, hommes, trans et les femmes qui utilisent la drogue consommable et injectable. Elle a vu le jour le en Novembre 2014 et est dirigé par des travailleurs/travailleuses du sexe exerçant sur toute l’étendue du territoire Béninois.
Notre mission:
Notre mission est de cultiver la paix et la solidarité entre les membres et de renforcer leurs capacités d’agir sur le plan individuel et collectif.
Notre vision:
Garantir droits sociaux y compris l’accès à la justice et services publics sans exception au travailleurs/ travailleuses de sexe.
L’objectif principal de Solidarité:
Assurer un environnement socioprofessionnel sans violence y compris les violences faites aux filles et aux femmes afin de permettre aux travailleuses de sexe de bénéficier de leurs droits fondamentaux.
Quelle est l'histoire de l'organisation? Comment et pourquoi s'est-il formé?
La vie est un combat et chacun fait cette expérience tous les jours pour subvenir à ces besoins fondamentaux (se nourrir, se loger, se soigner, se vêtir et s’instruire). Certains choisissent de mener le combat seul mais d’autres s’unissent en association parce qu’ils ont identifié ensemble, des problèmes qui minent leur vie socioprofessionnelle.
Cependant, la vie en association n’est pas facile puisqu’on vient d’horizon différents, d’éducations différentes et donc des comportements différents. Cette expérience de vie associative nous renseigne que lorsque les membres se mettent ensemble et développe un esprit de discipline et de solidarité, ils réussissent toujours.
Ayant pris conscience de cette réalité, conscient de leurs situations socioprofessionnelles, les travailleuses de sexe se sont réunies en Assemblée Générale Constitutive grâce à l’appui financier et technique du Projet Canadien « le Projet Equité en Santé » en 2013 pour porter sur les fonts baptismaux, une Association Nationale de travailleuses de sexe dénommée « Association Solidarité ».
Vu sa mission et vision, elle s’est donnée comme slogan « Ensemble nous sommes plus fortes ».
Elle a été enregistrée officiellement en 2014 au numéro : N°2004/0411/DEP-ATL- LITT/SG/SAG-ASSOC.
Dans quels pays et / ou régions travaillez-vous?
L’Association Solidarité travaille dans les buvettes, bars, Auberges, Hôtels et Maisons closes des douze (12) départements du Bénin et au niveau des zones de stationnement des camions gros porteurs.
Quel est le contexte du travail du sexe dans votre pays / région?
Au Bénin, étant un pays à épidémie mixte, on remarque depuis 2002 une stabilité au niveau de la prévalence. Ainsi, l’EDSB-IV 2011-2012 renseigne sur la connaissance de l’épidémie du VIH et son profil à travers le pays. Le taux de prévalence est de 1,2% chez les personnes de 15-49 ans. Cette prévalence estimée chez les femmes à 1,4% est plus élevée que chez les hommes du même groupe d’âge (1,0%) (Sexe ratio de 140 femmes infectées pour 100 hommes). La prévalence la plus élevée est observée au niveau du groupe d’âge 30-34 ans (2,1%) et celle la moins élevée pour le groupe d’âge 15-19 ans (0,3 %).
Il est à noter aussi que malgré cette stabilité du taux de prévalence au sein de la population générale, il existe d’autres poches de concentration du VIH. Le taux est plus élevé chez les travailleurs- euses de sexe de 20.9%. La prévalence est donc très inégalitaire et certains groupes sont plus touchés que d’autres, du fait de l’absence de politiques spécifiques et ciblées. La discrimination et la violence dont sont victimes ces populations constituent aussi des facteurs de risque importants.
Les travailleuses du sexe à Cotonou (République du Bénin, Afrique de l'Ouest), en plus de leur risque élevé de contracter le VIH/sida, subissent un niveau élevé de violence physique, sexuelle et psychologique. Ces problèmes sont généralement sous- estimés et négligés par les autorités et la communauté. La violence, en particulier, est souvent considérée comme « faisant partie des risques du métier », et les cas d'agression ne sont pas toujours signalés par les travailleuses.
En ce qui concerne la position de la loi béninoise sur le travail de sexe, la loi est muette sur la question liée au travail du sexe. Mais cela n’autorise pas l’exercice de ce métier librement au Bénin.
Les travailleuses de sexe au Bénin malgré les difficultés diverses, ont accès aux services de soin en lien avec le VIH. Mais elles continuent de subir des harcèlements et violences de la part des forces de l’ordre, les gérants, les clients et la population en générale.
Quels sont les domaines prioritaires dans lesquels votre organisation travaille?
Notre priorité est :
- Mobiliser des travailleuses de sexe sur les Sites de travail,
- Collecter, traiter et diffuser des informations utiles sur les VBG et sur les IST/VIH,
- Sensibiliser des travailleuses de sexe sur les CCC, VBG et VIH/SIDA,
- Référer des travailleuses de sexe au Centre de Santé pour le Suivi Médical,
- Suivre et documenter des cas de VBG dans la communauté,
- Mobiliser des ressources pour le fonctionnement de l’Association,
- Négocier des voyages pour participer aux ateliers et aux formations organisées sur le plan national qu’international,
- Développer des partenariats avec d’autres institutions et autres acteurs de la population clé,
- Faire le Plaidoyers, le lobbying et des requêtes afin de rendre l’environnement de travail favorable aux travailleuses de sexe,
- Assurer la coordination aux niveaux national, régional et international.

Offrez-vous des services aux travailleuses du sexe? Quel genre?
Nous offrons plusieurs catégories de service tels que :
- Les services de soutien psychosocial aux travailleuses de sexe par des groupes de paroles des paires par les paires avec des services de proximité,
- Les services d’appui juridique aux travailleuses de sexe victime de violence,
- Accompagnement des travailleuses de sexe séropositive pour le suivi médical et biologique.
Comment les professionnel (le) s du sexe sont-ils réellement inclus dans l'organisation?
Notre organisation, est mise en place par les travailleuses de sexe et est composée à 100% des travailleuses de sexe qui les là dirige et priorise l’implication des travailleuses de sexe nationales ou étrangères. Toutes les décisions sont prises par les membres du Conseil d’Administration et délibérées en Assemblée Générale tout en respectant les mesures préconisées dans les textes fondamentaux.
Faites-vous du travail politique ou faites-vous des campagnes? Quel genre?
Même que l’environnement soit hostile et non favorable au travail de sexe, nous mettons en œuvre des politiques pour notre intégration et pour cette raison, nous organisons de façon périodique des activités socioculturelles pour donner plus de visibilité à notre organisation.
En plus de cela, des campagnes de dépistage volontaire et gratuit du VIH/ SIDA sont organisées suivi de distribution des préservatifs et gel lubrifiant et des séances de sensibilisation de masse sur diverses thématiques en stratégie avancée.
À quels défis votre organisation sera-t-elle confrontée à l'avenir?
A présent, nous assistons à la rareté des ressources et l’accroissement des besoins au sein de nos organisations. La situation pandémique actuelle de Covid 19 affecte beaucoup nos activités et limites nos chances d’attirer des ressources afin de faire face aux besoins de nos membres et les besoins de l’organisation.
L’autre défis est relatif l’expansion des cellules de l’association vers les communes non touchées dont le besoin en existe. De même, il est important de mettre un siège en place pour abriter les activités de l'organisation afin d’éviter les taquineries et harcèlements venant de la société.
L’organisation a-t-elle un message pour le mouvement des droits des travailleuses du sexe ? Qu’en est-il des personnes extérieures au mouvement ?
Aux organisations de travailleurs/ travailleuses de sexe:
Ne soyez jamais fatigué de lutter pour la défense de vos droits, soyez solidaire et parlé un langage commun peu importe la situation dans laquelle vous vous trouvez.
Ne laisser pas qu'on vous divise car c'est dans l'unité que nous aurons la victoire, Disons non à l'exploitation des mineurs dans le travail de sexe.
Aux organisations extérieures:
Nous sommes des êtres humains comme vous et nous méritons de vivre librement et choisir notre profession librement.
Soutenez nous pour notre intégration dans la société afin qu'on soit à l'abrit des violences faites aux travailleurs et travailleuses de sexe.
Nous serions heureux de vous voir combattre de nos côtés. Ne nous prenez plus comme des concurrents mais plutôt comme des sœurs.

Tell us about your organisation
Our mission:
Our mission is to promote peace and solidarity between our members and to reinforce their capacity to act individually as well as collectively.
Our vision:
To guarantee social rights including access to justice and all public services for sex workers.
Our main goal:
Ensure sex workers can live and work in a socioprofessional environment free of violence, including violence against girls and women, so that they can enjoy their fundamental rights.
What is the history of the organisation? How and why was it created?
Life is a struggle and everyone goes through this daily experience to satisfy their basic needs (food, accommodation, health care, clothing and education). Some choose to do this on their own but others choose to organise because, together, they have identified problems that undermine their socioprofessional life.
However, being part of an organisation is not an easy thing: we have different experiences, have different educational backgrounds and consequently, we behave differently. Being involved in an organisation teaches us that when members get together and develop discipline and solidarity, they always succeed.
As they understood this reality and their own socioprofessional situation, sex workers participated in a General Assembly with the financial and technical support of the Canadian project “le Projet Equité en santé” (Project for Health Equity) in 2013 with the objective of creating a sex workers’ national organisation called “Association Solidarité”.
Because of its mission and vision, we decided to adopt the slogan “Together we are stronger”.
It was registered officially in 2014 with the number: N°2004/0411/DEP-ATL- LITT/SG/SAG-ASSOC.
In which countries and/or regions do you work?
The organisation Solidarité works in bars, inns, hotels and brothels in all 12 “départements” of Benin.
What is the context for sex work in your country/region?
Benin is a country with a mixed epidemics and as such, it can be noted that the prevalence has stabilised since 2002. The study EDSB-IV 2011-2012 is informative as far as the HIV epidemics and its profile throughout the country are concerned. HIV prevalence is 1.2% in people aged 15-49. The estimated prevalence in women is 1.4% and is higher than for men of the same age group (1.0%) (140 women infected for 100 men). People aged 30-34 have the highest HIV rate (2.1%) and people aged 15-19 have the lowest HIV rate (0.3%).
It should also be noted that, despite, the stability of the HIV prevalence rate in the general public, HIV impacts more strongly other populations. The HIV rate for sex workers is 20.9%. Thus prevalence is very unequal and some groups are more affected than others due to the absence of specific targeted policies. These populations are also victims of discrimination and violence and these are important risk factors.
In Cotonou (Republic of Benin, West Africa), sex workers are at high risk of contracting HIV/AIDS and they also face physical, sexual and psychological violence. The community and the authorities usually underestimate and ignore these problems. Violence in particular is often considered as “being part of the job” and sex workers don’t always report assaults.
Regarding legislation on sex work in Benin, the law doesn’t mention sex work. This doesn’t mean that sex workers are free to work in Benin.
In spite of the various challenges they face, sex workers in Benin have access to HIV services. But they still face harassment and violence from law enforcement, managers, clients and the general public.
What are the priority areas with which your organisation works?
- Mobilise sex workers where they work,
- Collect, process and share useful information on gender-based violence and STIs/HIV,
- Raise awareness with sex workers on Behaviour Change Communication, gender-based violence and HIV/AIDS,
- Refer sex workers to the health clinic for health monitoring,
- Monitor and document cases of gender-based violence in the community,
- Mobilise resources to run the organisation,
- Ensure sex workers can travel to take part in workshops and training at national and international level,
- Develop partnerships with other institutions and actors of the key population,
- Advocate, lobby and file requests to ensure sex workers can work in an enabling environment,
- Ensure coordination at national, regional and international level.

Do you offer services to sex workers? What kind?
We offer various types of services such as:
- Psychosocial support for sex workers with peer-to-peer support groups and outreach services,
- Legal aid services for sex workers who are victims of violence,
- Support HIV-positive sex workers for health follow-up and check-up.
How are sex professionals really involved in the organisation?
Our organisation is sex worker-led and all its members are sex workers. They run the organisation and prioritise the involvement of national and foreign sex workers. All decisions are made by the Board and then discussed during the General Assembly while respecting the Memorandum and Articles of association of the organisation.
Do you do advocacy work or campaigning? What type?
Even though conditions for sex work are unfavourable and hostile, we implement policies to facilitate our integration. For example, we regularly organise sociocultural activities to give more visibility to our organisation
We also organise voluntary and free testing for HIV/AIDS and distribute condoms and lube. As part of our strategy, we also organise sessions to raise awareness on various questions.
What challenges will your organisation face in the future?
Right now, we are experiencing a shortage of resources and an increase in the needs of the organisation. The current pandemic of Covid-19 has an impact on our activities and limits our chances to attract the resources we need to address our members’ and organisation’s needs.
The other challenge we face as an organisation is to be present in smaller towns that also have needs. We also need our own national office where we can organise our activities and feel safe from harassment and not be bothered by society.
Does your organisation have a message for the sex workers’ movement? What about the people who are not part of that movement?
To sex workers’ organisations:
Never give up advocating for your rights, promote solidarity and use a language that people can understand no matter what situation you are in.
Stay united because that’s how we’ll be victorious, Say no to exploitation of minors in sex work.
To outside organisations:
We are human beings, just like you, and we deserve to live freely and to choose our profession.
Support our integration in society so that we can live free of violence.
We would love for you to fight with us. Do not see us as competitors but as sisters.